Sur financement du Fonds de lutte contre les pandémies, le gouvernement du Burundi en collaboration avec ses partenaires a organisé du 4 au 9 août 2025 à Gitega un atelier stratégique visant le renforcement de la collaboration intersectorielle selon l’approche « Une seule Santé » notamment dans la lutte contre les zoonoses et autres menaces sanitaires.

Cette initiative s’inscrit dans la dynamique de renforcement des capacités du pays en matière de prévention, de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, en intégrant les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale. 

Organisé sur base des recommandations de l’évaluation du Règlement Sanitaire International (RSI 2005) et des performances des services vétérinaires (PVS), l’atelier a mobilisé un large éventail d’acteurs multisectoriels, issus du secteur de la santé humaine, du secteur de la santé animale, du secteur de l’environnement, et le reste provenant d’autres secteurs pertinents.  L’atelier a vu une forte représentation des hautes instances du pays dont la Présidence de la République, le Parlement, le Sénat, le ministère de la santé publique, le ministère de l’environnement, l’agriculture et de l’élevage, celui de l'Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, ainsi que d’autres intervenants. Cela témoigne de l’engagement politique en faveur de l’approche « Une seule Santé ». D’autres partenaires tels Africa CDC, UNICEF, Croix Rouge, ont également pris part à cet atelier. 

Le Secrétaire Permanent du Ministère de la Santé Publique, qui a ouvert les travaux de l’atelier, a souligné l’importance d’une collaboration étroite entre tous les acteurs des secteurs concernés par la mise en œuvre de l’approche « Une seule santé ». Il a déclaré : « Nous devons unir nos efforts pour élaborer une feuille de route claire et cohérente, en vue de mettre en place une plateforme nationale ‘Une seule santé’ qui intègre les interventions visant à protéger la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale. »

Les agences du système des Nations Unies, notamment l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la Santé Animale (OMSA) ainsi que des experts nationaux et internationaux des secteurs concernés ont soutenus cet atelier de cinq jours.

Dans son discours de circonstance, le Représentant de l'OMS, le Dr Xavier CRESPIN, anticipait déjà sur les résultats de l’atelier, précisant qu'une feuille de route claire et un engagement fort permettront la mise en place d'un mécanisme de coordination « Une Seule Santé », dont un des piliers clés est la plateforme. Il a souligné l’importance de mettre en place une plateforme « Une seule Santé » fonctionnelle qui « permettra de bâtir un système de santé robuste, capable de prévenir, de détecter et de répondre efficacement aux urgences sanitaires, dans un esprit de solidarité, de collaboration et de responsabilité partagée ».

Une feuille de route mise en place

Les activités de l’atelier ont permis de définir cinq domaines techniques prioritaires comme point de départ pour la mise en œuvre de l’approche « Une Seule Santé ». Le premier domaine concerne la coordination et la législation pour la mise en place d’organes de gouvernance multisectoriels à travers l’élaboration du décret de création de la plateforme « Une Seule Santé ». En deuxième position, la surveillance, l’investigation et le laboratoire devant conduire à la mise en place d'un système intégré de surveillance épidémiologique.

Les ressources humaines à travers l’éducation et la formation constituent le troisième pilier. Son but est de renforcer les capacités sur l'approche « Une seule Santé » dans tous les secteurs concernés, et d’améliorer la gestion intégrée des ressources humaines.

Ensuite vient la mise en place de mécanismes coordonnés de mobilisation des fonds d’urgence permettant une réponse rapide et efficace aux urgences de santé publique.

Enfin, le dernier domaine est relatif à la communication (avec les médias et les partenaires) pour renforcer la collaboration multisectorielle selon l’approche « Une Seule Santé ».

Les prochaines étapes

Les participants à l’atelier ont défini les prochaines étapes. Il s’agit de la mise en place de la plateforme « Une seule Santé », la cartographie des acteurs, l’organisation d’un atelier d’orientation des décideurs et de sensibilisation des acteurs, l’élaboration de la stratégie nationale y afférente et assortie d’un plan, la mise en place d’un plan multisectoriel de renforcement des capacités des ressources humaines et la mise à jour du plan d'action national de sécurité sanitaire.

Selon le Dr Tieble TRAORE, un des experts facilitateurs et responsable de l'approche « Une Seule Santé » dans la Région africaine de l’OMS qui a pris part audit atelier, « la coordination intersectorielle est essentielle pour prévenir et gérer les maladies émergentes et ré-émergentes, dont plus de 75 % sont d’origine zoonotique ».

Avec les succès de cet atelier, le Burundi se dote d’une base pour la mise en place de la plateforme nationale « Une seule Santé » fonctionnelle. La réussite de l’atelier de Gitega, témoigne de la volonté partagée entre le gouvernement du Burundi et ses partenaires pour construire un système de santé résilient, inclusif et durable.